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Le 15 Juillet 2021

Dieu merci, c’est lundi !

Certains titres de livres que je n’ai jamais lus me sont restés en mémoire. Ainsi d’un ouvrage feuilleté, à la Convention de Keswick : Thank God It’s Monday. Vraiment ?
Le lundi est sans doute le jour de la semaine le moins aimé. Après les joies du week-end, il faut reprendre le chemin de l’école ou du travail. L’Institut ne fait pas exception, le lundi y est bien chargé. Si la reprise des activités « ordinaires » est parfois difficile, n’oublions pas que les lundis nous sont aussi donnés par Dieu.

APPRENDRE À LOUER DIEU POUR LES LUNDIS

Comment les études à l’Institut aident-t-elles nos étudiants à remercier Dieu pour les lundis ? C’est le cours sur la création qui vient d’abord à l’esprit. L’humanité a reçu la vocation de régner en vice-gérant sur la terre et de cultiver le jardin. Ce mandat culturel fonde la dignité de tout travail (honnête). L’histoire de l’Église et des missions met en valeur les contributions culturelles de la foi chrétienne pour l’éducation, la santé, l’ethnologie, l’abolition de l’esclavage au 19 siècle… Et la Réforme a mis l’accent sur le sacerdoce universel de tous les chrétiens et la compréhension de tout métier (Beruf selon le terme forgé par Luther) comme vocation (Berufung). Bien entendu, les cours bibliques ne sont pas non plus en reste : pensons au livre de Ruth avec son attention au travail humble des moissonneuses, aux mises en garde des Proverbes contre la paresse et aux exhortations des épîtres concernant la vie dans la famille et au travail (2 Th 3.6-13 ; Ep 5.21 – 6.9 ; etc.). Il suffit de lire la Bible pour se rendre compte que notre Dieu est le Dieu du quotidien.

TOUS SERVITEURS À PLEIN-TEMPS

Reconnaissons-le : la tentation est réelle de réactiver l’opposition erronée entre service de Dieu d’un côté et travail « séculier » de l’autre en espérant encourager ainsi des personnes à se former pour le service en Église. Oui, être appelé au ministère de la Parole est un privilège. Oui, il manque des ouvriers sur les champs de mission, et bientôt dans les Églises évangéliques en France, si ces dernières ne se résolvent pas à investir davantage dans la formation de la prochaine génération de pasteurs. Mais la promotion des ministères dans l’Église rassemblée ne doit pas se faire au détriment de notre réponse au mandat culturel. Les chrétiens dispersés au cours de la semaine à l’école, au travail et à la maison ne cessent pas pour autant d’être Église. Un pasteur qui ne l’aurait pas compris ne saurait équiper vraiment ses « ouailles » pour leur service dans le monde.

L’HÉRITAGE DE JOHN STOTT

Le théologien anglican John Stott, dont nous venons de commémorer le centenaire de la naissance (27 avril 2021) peut nous inspirer à cet égard. Au 20 siècle, c’est probablement lui qui a fait le plus pour la formation théologique évangélique, en particulier dans les pays du Sud, au moyen de Langham Partnership, une fondation alimentée par les droits d’auteur de ses nombreux livres. Cette dernière, un des acteurs clé du secteur, finance un vaste programme de bourses d’études et de publications théologiques. Pour autant, Stott savait aussi reconnaître et encourager des ministères dans d’autres domaines professionnels, de la médecine aux arts. Le professeur John Wyatt, auteur du livre précieux : Questions de vie et de mort (Excelsis, 2009), rend un témoignage vibrant à l’impact de Stott sur ses choix quand il fréquentait sa paroisse. Alors qu’il s’interrogeait sur le ministère pastoral, Stott l’a plutôt encouragé à poursuivre en médecine – et a même investi de son temps personnel pour lui apprendre à vivre chrétiennement sa vocation professionnelle.

LE CULTE DU VENDREDI APRÈS-MIDI

Pour revenir à l’Institut de Nogent, les étudiants y apprennent que Dieu est le Dieu de toute la vie, mais pas seulement dans les cours. Les fameux « TP »5 du vendredi après-midi aussi le leur enseignent. Oui, le croyant est appelé à exécuter toute tâche comme un service rendu à Dieu. Que le Seigneur nous accorde à tous, étudiants, membres de l’équipe et amis de l’IBN, de faire tout ce que nous faisons « pour la gloire de Dieu » (1 Co 10.31 ; cf. Ep 6.7).

LYDIA JAEGER

Extrait de l’IBphile n°191 (juin 2021)