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À L’OCCASION DE PÂQUES !

Méditation de Pâques

8 Nous étions réunis à l’étage supérieur de la maison, éclairé par de nombreuses lampes.
9 Un jeune homme nommé Eutychus s’était assis sur le rebord de la fenêtre et, comme Paul prolongeait encore l’entretien, il s’endormit profondément. Soudain, dans son sommeil, il perdit l’équilibre et tomba du troisième étage. Quand on le releva, il était mort.
10 Paul descendit, se pencha vers lui, le prit dans ses bras et dit :
—Ne vous inquiétez pas ! Il est encore en vie.
11 Il remonta, rompit le pain, mangea, et continua de parler jusqu’au point du jour. Puis il partit.
12 Quant au jeune homme, il fut ramené chez lui indemne, au grand réconfort de tous.

En Actes 20, Paul fait ses adieux à ses amis de la région, et repart vers Jérusalem. Pour les ennemis du christianisme, Paul est désormais l’homme à abattre. D’ailleurs, un complot vient tout juste d’être déjoué. Mais ces menaces qui pèsent sur la vie de Paul ne semblent pas l’empêcher d’avancer et de servir le Seigneur. Il passe sa dernière journée à Troas et va reprendre la mer pour partager l’Évangile. Ce dernier jour dans cette ville est un dimanche, premier jour de la semaine, jour commémoratif de la résurrection du Seigneur, et les chrétiens tenaient spécialement leurs assemblées, le soir, après le travail, car on n’avait pas encore pu faire du dimanche un jour de repos. Ce soir-là, Paul, prolonge son discours qui précède la Cène.


Luc raconte en Actes 20.8-12 :

Nous étions réunis à l’étage supérieur de la maison, éclairé par de nombreuses lampes. Un jeune homme nommé « Eutychus » s’était assis sur le rebord de la fenêtre et, comme Paul prolongeait encore l’entretien, il s’endormit profondément. Soudain, dans son sommeil, il perdit l’équilibre et tomba du troisième étage. Quand on le releva, il était mort. Paul descendit, se pencha vers lui, le prit dans ses bras et dit : Ne vous inquiétez pas ! Il est encore en vie. Il remonta, rompit le pain, mangea, et continua de parler jusqu’au point du jour. Puis il partit. Quant au jeune homme, il fut ramené chez lui indemne, au grand réconfort de tous


Cette réunion s’est prolongée parce que c’était la dernière fois que Paul était en compagnie de ces croyants. Mais il se faisait tard et la fatigue d’une journée de travail pesait sur les paupières. Avec la chaleur de la pièce, le monde contenu dans la salle, les lampes à huile qui chauffaient aussi, il est assez logique que l’on cherchait de l’air. Il faisait chaud, même avec une fenêtre ouverte. Ce contexte, renforcé peut être par le son de la voix de Paul qui discourait sur des sujets théologiques pas forcément faciles à comprendre, a eu raison d’un jeune homme appelé Eutychus, qui s’endormit et chuta mortellement.


Il est clair que si le public était en train de somnoler, il y a dû y avoir un certain sursaut dans l’assistance. Luc, le médecin, est allé constater la mort du jeune homme suite à sa chute. Paul l’a suivi. Comme à chaque fois qu’il est question de résurrection dans la Bible, il n’y a pas eu de rite, pas d’incantation, mais de façon très simple, Paul a affirmé que le jeune homme est encore en vie.


Luc, l’auteur du livre des Actes, a choisi de mettre en miroir cette résurrection et un autre épisode que nous n’allons pas détailler qui se trouve en Actes 9.36-43, avec Pierre et Dorcas. Ces deux récits ont aussi plein de parallèles avec deux autres résurrections que l’on trouve dans l’Ancien testament avec Elie en 1 Rois 17.22-23 et avec Élisée en 2 Rois 4.

Ce n’est pas un hasard. Luc est intentionnel dans sa façon d’écrire. Elie – Élisée étaient des hommes de Dieu, remplis de l’Esprit, agissant avec puissance. Luc, choisit de mettre en parallèle Pierre et Paul de la même manière que les deux anciens prophètes. Au travers de son texte, Luc affirme que les deux apôtres ont été missionnés par Dieu et que le même Esprit les anime l’un et l’autre.


Il faut aussi réaliser que ce miracle intervient dans le cadre de la célébration de la Cène. D’ailleurs juste après la résurrection, Paul va célébrer la Cène, commémorant la victoire sur la mort et annonçant la victoire finale et définitive de Christ ! Ce miracle n’est en réalité qu’une illustration de la puissance de Jésus-Christ.


Il faut bien souligner le contexte dans lequel se passe cet épisode. Paul est pourchassé, on en veut à sa vie. Un complot vient tout juste d’être déjoué. Les gens savent qu’ils ne le reverront plus jamais… mais de voir Dieu agir, Dieu qui est capable de ressusciter un mort, c’est un puissant encouragement. Ses amis ne vont pas pouvoir garder Paul et le protéger, ils doivent le laisser partir, vers Jérusalem où les Juifs ont crucifié Jésus il y a quelques années à peine, ils doivent le laisser repartir, malgré leurs craintes et l’angoisse… Mais Dieu leur démontre qu’Il est là et qu’il a le dernier mot.  Cet épisode est un puissant encouragement en réalité.


Paul ne savait pas du tout ce qui l’attendait, bien qu’il avait une idée des souffrances vécues et qui n’allaient pas cesser. Et pourtant, il a continué à faire confiance à Dieu.


Paul avait médité sur l’œuvre de Christ. Et ça a changé sa vie. A l’occasion de Pâques, nous faisons de même. Nous nous souvenons de la croix, objet de torture, sur laquelle Jésus-Christ a donné sa vie par amour pour nous tous. Et nous nous réjouissons que cette croix n’est pas le dernier épisode de l’histoire. Christ est ressuscité, bien plus il vit aujourd’hui, et il a promis de revenir en puissance et en gloire. Ainsi, la croix vide et le tombeau ouvert démontrent une réalité puissante, qui ouvre le chemin d’une vie nouvelle à la suite du ressuscité.


La croix n’est pas juste un endroit où l’on peut contempler l’amour de Dieu, mais aussi une porte qui nous invite à entrer et vivre en relation avec Dieu, par la foi. 


Vivre par la foi, ce n’est pas l’expérimentation d’une puissance, mais l’expérimentation de la dépendance envers Dieu. C’est d’ailleurs bien plus souvent une expérience qui se vit dans la souffrance que dans l’abondance.


Vivre par la foi :

C’est vivre une vie d’allégeance envers le Dieu Souverain.

Une déférence à l’égard du Dieu qui sait tout.

C’est la reconnaissance de notre incompétence qui reçoit avec joie le pardon offert par le Dieu sauveur.

C’est le choix de la déchéance de notre orgueil, le refus de la manigance de nos certitudes et de l’excellence supposée de nos raisonnements.

C’est l’accueil de la paix intense du Dieu qui fait grâce.


Et l’expérimentation de la confiance dans le Dieu tout puissant.

C’est aussi la certitude d’une présence, celle du Dieu avec nous.

C’est enfin la récompense de celui et celle qui tiendra ferme jusqu’au bout, l’expression d’une cohérence entre ce que nous vivons et croyons.


En fait, vivre par la foi c’est la consistance du christianisme.


Ne vous inquiétez pas ! Il est encore en vie.


Non plus Eutychus, mais celui qui est l’Éternel et en qui nous sommes invités à placer notre espérance.


Matthieu Gangloff



Pâques, pâques, pâques!